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Nouvelles et essais, par Julius Nicoladec

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Catherine Borot Alcantara

Catherine Borot Alcantara, une création diversifiée

Catherine Borot, fille d'artistes, le père était aquarelliste et la mère dessinatrice, est cependant de formation autodidacte. Devenue Maître verrier, docteur ès Arts et Lettres, elle est aujourd'hui conservatrice territoriale du patrimoine. Une de ses activités essentielles est la création de vitraux de tradition. Mais sa tendance naturelle à ne pas vouloir s'enfermer dans une pratique unique l'amène à pratiquer un croisement des techniques, à l'exploration de plusieurs médiums. Aussi son activité créatrice s'exerce en d'autres domaines, notamment la peinture sur soie, l'aquarelle, la marqueterie. Et encore dans des expériences plus lointaines, l'habillement, la danse... Ce goût de la diversification et de l’entrecroisement des pratiques l'ont par exemple amené depuis peu, en combinant les éclats de verre résultant de la confection des vitraux et les chutes de soie, à s'engager dans la la création de petits objets artistiques et notamment de bijoux.
Depuis plus de 35 ans, elle a beaucoup exposé, notamment à Abidjan (1988, 1990 et 1991), à Saint-Domingue (1989), à Paris (de nombreuses fois à partir de 1989). Liée à la Nièvre, on la retrouve à Prémery, où elle a exposé et donné des cours au centre social, à Donzy, Cosne-sur-Loire, Pouilly-sur-Loire, à partir de 2001. Elle exposera de nouveau à Prémery en avril 2026.

Vitrail de tradition et vitrail Tiffany

Catherine Borot pratique et enseigne la technique du vitrail au plomb, qui est la plus ancienne, remontant au Moyen Âge. Elle consiste à maintenir les pièces de verre avec des barres de plomb en forme de H. Les verres y sont insérés et les intersections sont ensuite soudées. Elle pratique entre autres la "peinture grisaille", technique ayant son origine autour du XIe siècle, utilisée à ses débuts pour représenter des scènes religieuses et narratives complexes, et qui permet de créer des variations subtiles. Depuis ses débuts, la grisaille s'est enrichie de nombreuses teintes de grisailles, permettant de grandes nuances. Dans son atelier de la Girarderie à Perroy, dans la Nièvre, elle réalise des vitraux, éventuellement sur commande, prévus pour des lieux précis, salons privés, salles publiques, caves ou autres. Une exigence essentielle est que chaque œuvre soit spécialement conçue en fonction de l'endroit où elle doit prendre place, environnement, luminosité, et bien sûr intention. Mais la technique du vitrail peut également être mise au service d'autres types de créations artistique, comme des lampes ou objets divers. Car elle pratique également des techniques plus récentes, comme le vitrail Tiffany. Les vitraux traditionnels sont fréquemment des structures lourdes, nécessitant des renforts. L'artiste américain Tiffany invente fin XIXe siècle une nouvelle technique associant des tiges de cuivre soudées à l'étain, ainsi qu'un nouveau type de verre opaque, le tout permettant des créations plus légères et en reliefs, comme des abats-jours. Lors de ses expositions, l'artiste propose éventuellement des ateliers d'initiation au différentes techniques de vitraux.

Récupération, transformation

Sous la contrainte du coût élevé de la matière première, qu'il s'agisse de vitrail ou de peinture sur soie, doublée d'une sensibilité écologique, dans un souci affirmé de développement durable, elle eut donc l'idée de réutiliser les chutes laissées par les plus grands ouvrages, ainsi que d'autres résidus (galets d'aquarium, fenêtres cassées,...) pour la création d'objets de taille plus modeste, bijoux, boites, petits objets et même cartes postales, tout en gardant bien sûr prioritairement l'exigence de création artistique... Dans le cadre de cette démarche, elle participe à des manifestations de créations artistiques à partir de matériaux de récupération, telle à Paris, en 1995, l'exposition collective originale de création de lampes par transformation d'aspirateurs récupérés.

La peinture sur soie

Sur des variétés différentes de soie, sous formes vestimentaires diverses, foulards, cravates, chemises ou autres, dès ses débuts africains, partant notamment de ses souvenirs de voyage, mais aussi éventuellement inspirés d’œuvres célèbres, Catherine Borot propose ses créations de peinture sur soie, ce qui nécessite également une certaine maîtrise technique pour assurer la pérennité de l’œuvre. Elle associe couleur et mouvement, avec la volonté d'y privilégier douceur et harmonie. "J'exprime dans mes tableaux beaucoup de douceur, à travers des formes douces qui se remarquent au niveau des couleurs. Je travaille à cet effet sur la danse, pour exprimer le côté dynamique de l'existence."

Tradition et modernité

L'artiste se revendique en réaction contre "l'art conceptuel" ayant tendance à privilégier un discours, voire une simple intention plus ou moins bien définie, sur la réalisation esthétique elle-même. Elle revendique son éclectisme, son refus de se laisser enfermer dans un seul style ou une seule technique, contestant une opposition entre l'art et l'artisanat. "Pour moi, il s’agit de reprendre les techniques ancestrales, de les étudier dans leur contexte, afin de montrer la délicatesse d’un art millénaire, puis de le réinventer grâce aux nouvelles possibilités qui nous sont offertes (nouveaux styles, nouveaux mediums…) "

Pour en savoir plus

* Le site : https://vitrail-tradition.com
* Sur les bijoux : https://art-bijoux.com
* Le site d'un autre Maître verrier, donnant des informations intéressantes sur les vitraux et leur technique : https://www.levitrailfrancais.com/
* Contact : vitrail.tradition@free.fr

La revue Florilège

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